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Saturday 21 March - Ma misère est le trône de ta miséricorde
3ème semaine de Carême
ParMesse du samedi 21 mars 2020 – 3e semaine de Carême
Homélie du père Ludovic Frère
Ma misère est le trône de ta Miséricorde
Nous sommes ici au chapitre 18 de l’évangile de saint Luc. 3 chapitres auparavant, l’évangéliste rapportait l’une des grandes perles de son évangile : les paraboles de la miséricorde. Avec la plus fameuse, que nous entendions samedi dernier : la parabole du fils prodigue, ou du père miséricordieux.
Cette parabole mettait en évidence deux comportements : celui du fils aîné, resté à la maison ; et celui du fils cadet, parti pour une vie de débauche et qui revient vers son père.
Deux comportements face à Dieu :
- d’un côté, un fils aîné sans doute admiré de tous pour sa fidélité, mais incapable d’ouvrir son cœur à son frère misérable.
- de l’autre, un fils cadet qui est loin d’être exemplaire, mais qui découvre dans sa misère qu’il a besoin de son père et qu’il l’a gravement offensé.
Ces deux comportements, nous les retrouvons 3 chapitres plus loin avec le pharisien et le publicain ; c’est l’évangile d’aujourd’hui.
Le pharisien, comme le fils aîné de la parabole, sait qu’il est fidèle. Une fidélité remarquable, c’est incontestable. Mais une fidélité qui lui ferme le cœur ; une fidélité égocentrée, qui ne porte donc aucune fécondité.
Quant au publicain, comme le fils cadet de la parabole, il ne se reconnaît même pas digne d’être appelé « fils », mais il se tourne vers son Dieu, il crie vers Lui, il reconnaît ses infidélités. Sa prière n’est pas égocentrée, elle est tournée vers Dieu ; elle porte donc une grande fécondité.
Je trouve très beau que ces deux paraboles – le fils prodigue et les deux hommes en prière au temple – nous soient offerts au cours de deux samedis successifs de Carême. Car le samedi, c’est par excellence le jour de Marie. Comme si notre Mère venait mettre en lumière les paroles miséricordieuse de son Fils pour nous aider à être vraiment, par Lui et grâce à elle, enfants du Père.
Soyons des enfants qui ne cherchent pas à se présenter les mains pleines de leurs succès et de leur fidélité ; mais des enfants qui se présentent les mains vides, pour que Dieu puisse les remplir de miséricorde.
Comme le priait saint Jean XXIII : Seigneur, « je ne dois jamais oublier ma misère, non pour trembler sans cesse, mais pour que, malgré […] ma confusion, je m’approche de Votre Cœur avec toujours plus de confiance, car ma misère est le trône de votre miséricorde et de votre amour. »
Oui, Seigneur, notre Père, notre vie, notre joie : prends et habite notre misère, elle est le trône de ta miséricorde et de ton amour ! En ces jours de confinement, en ces temps de forme de dépouillement, plus que jamais peut-être, nous pouvons crier au Seigneur : « Ma misère est ton trône, Seigneur ! Viens siéger sur ton trône, maintenant et à jamais »
Amen.
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