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Où en-est la béatification de Benoîte ?
Par Mgr René Combal, chapelain du sanctuaire

Le 31 juillet 1981, le pape Jean-Paul II permettait la réouverture du procès qui avait été stoppé le 29 mai 1913.
C’est en 1864 que Mgr Bernadou, évêque de Gap, ouvrit le procès diocésain. Le 7 septembre 1871, le pape Pie IX signe le décret d’introduction de la cause à Rome. L’Eglise reconnaît la renommée de sainteté de Benoîte qui devient vénérable, selon les normes de l’époque. Pendant dix-neuf années vont se succéder les différentes phases du procès apostolique qui aboutissent au « reponatur » (suspension du procès), le 29 mai 1913.
Pourquoi cet arrêt ? La cause était essentiellement basée sur les témoignages oraux non contemporains de la vie de Benoîte. Les Manuscrits du Laus n’avaient pas fait l’objet d’une étude sérieuse, on n’avait pas fait appel à d’autres documents. Il manquait une étude sur la vraie personnalité psycho-spirituelle de Benoîte, distincte de ses dons charismatiques. La nature et la fréquence des phénomènes surnaturels paraissaient inhabituelles et anormales. L’aspect merveilleux suscitait l’hypothèse d’hallucinations.
Il fallait rédiger un nouveau dossier de béatification, de caractère historique qui réponde à toutes les objections. Ce dossier a été réalisé par madame Vallart-Rossi et par le père Combal, avec la participation de plusieurs experts : le père Lozano Nieto, qui fait une étude sur les expériences spirituelles de Benoîte ; le père Chenesseau, qui donne le point de vue d’un exorciste ; une experte en théologie mystique, madame Georges, qui étudie les combats spirituels de Benoîte contre les démons.
Le 25 février 1997, les consulteurs historiens de la Congrégation pour les causes des saints donnent une réponse favorable, ainsi que les consulteurs théologiens (le 28 mars 2008). Les cardinaux et évêques déclarent unanimement que Benoîte a vécu de manière héroïque les vertus théologales, cardinales, et annexes. Cette déclaration est confirmée par la Congrégation pour les causes des saints et le pape Benoît XVI le 3 avril 2009.
L’Eglise reconnaît donc les vertus héroïques de Benoîte, en attendant un miracle qui permette la béatification.