Wednesday 9 December - Un œil vers le haut, un œil vers le bas

Mercredi 9 décembre 2020 - 2e Semaine de l'Avent

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 " Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? » Cette question soulevée dans la première lecture, nous avons pu nous la poser au Laus, comme un émerveillement, comme une action de grâce. C’était dimanche matin. La neige était tombée dans la nuit ; puis le ciel bleu et le soleil, magnifiant les couleurs hivernales, sont venus offrir comme une preuve évidente de l’existence de Dieu.

« Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? » Des paysages tellement beaux qu’on ne peut les décrire ; et d’autant plus fascinants que leur beauté est éphémère : car depuis-lors, lentement, la neige a commencé à fondre. Mais cette expérience de neige immaculée en la semaine où nous fêtons la Vierge toute pure a fait du bien à nos yeux et à nos âmes.

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J’ai alors pensé à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui au jour de sa prise d’habit avait demandé comme cadeau du Ciel à voir tomber la neige. Et la neige tomba. Dans son Histoire d’une âme, la petite Thérèse s’exclame :  « Quelle délicatesse de Jésus ! Prévenant les désirs de sa petite fiancée, il lui donnait de la neige... De la neige ! Quel est donc le mortel qui puisse en faire tomber du ciel pour charmer sa bien-aimée ? »

Au siècle suivant, Jacques Loew vit une conversion alors qu’il a 24 ans. L’existence lui semblait dépourvue de sens. Mais en plein hiver, un jour de neige, il eut une révélation. Devant la perfection des cristaux de neige, leur diversité et leur fragilité, le futur prêtre est bouleversé. Il se souviendra plus tard : « C’était comme une main que l’on saisit dans la nuit et dont on ne sait à qui elle appartient, mais elle est certitude d’une présence. »

Ainsi, à la sainte la plus donnée à Dieu comme au jeune le plus perdu dans ses interrogations existentielles, le Seigneur offre la certitude de sa présence : « Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? »

Le temps de veille qu’est l’Avent est donc de manière privilégiée un temps pour ouvrir nos yeux sur tout ce qu’il y a de beau, afin de savoir remonter toujours plus spontanément vers Celui qui en est l’Auteur. Alors, veillons, et veillons les yeux bien ouverts pour contempler toutes les merveilles que Dieu ne cesse d’offrir à ses enfants !

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Mais l’Avent nous prépare aussi à autre chose : non pas seulement à lever les yeux vers la grandeur de Celui qui est la source de toute beauté, mais aussi à abaisser le regard pour le voir bientôt couché dans une crèche.

Le Seigneur se révèle dans la grandeur d’un paysage époustouflant, mais aussi dans la petitesse d’une présence discrète et silencieuse. « Je suis doux et humble de cœur », nous dit Jésus.

C’est donc un double regard que nous sommes appelés à poser dans la foi pour accueillir Dieu qui se révèle et qui sauve. Peut-être le Seigneur nous a-t-il donné deux yeux pour cela : un œil pour contempler sa grandeur, un oeil pour admirer sa petitesse.

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Un œil vers le haut, un œil vers le bas : ce qui est difficilement possible sans entretenir un strabisme déformant le devient parce que Dieu prend chair. Vrai Dieu et vrai homme : en la personne de Jésus-Christ, il nous est possible de regarder en même temps vers le haut et vers le bas, vers le grand et vers le petit, vers la puissance et vers la faiblesse.

Alors aujourd’hui, ouvrons bien grand nos deux yeux. Le Christ vient illuminer notre regard pour nous rendre capables de saisir la grandeur de Dieu et sa petitesse, comme un double mouvement qui nous dit son amour et qui nous ouvre au salut. Contemplez comme Dieu est grand, admirez comme il se fait petit ; vous trouverez le chemin de la vie, le seul chemin d’une vie de sainteté : être grands nous aussi dans la mesure où nous nous faisons petits. Amen.