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Messe- 5ème dimanche de Carême
Messe du lundi 30 mars 2020 – Lundi de la 5e semaine du Carême
Homélie du père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire
Double abaissement
En cette période de confinement, nous ne sommes pas tous égaux devant la gestion de notre temps. Je salue à cet égard les parents bien occupés par leurs enfants ! On peut penser aussi au personnel médical et à d’autres professions, qui sont sur le pont tout au long de la journée.
Mais si ce confinement vous donne du temps, je vous conseille de le mettre à profit pour oser vous laisser rejoindre par la Bible. Et découvrir ainsi toutes les saveurs, toutes les subtilités de cette Parole vivante !
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Regardez l’évangile d’aujourd’hui : une merveille ! Merveille jusque dans les détails. Ainsi, les exégètes et les mystiques se sont beaucoup interrogés sur le geste de Jésus écrivant sur le sol. Pourquoi a-t-il écrit ? Qu’a-t-il bien pu écrire ?
Pas la peine d’essayer de l’imaginer. En revanche, ça vaut la peine de remarquer les deux mouvements que le Christ fait pour cela. Un premier mouvement : « Jésus s’était abaissé et, du doigt, il écrivait sur la terre ». Un deuxième mouvement : « Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre ».
Deux abaissements, ça fait penser aux deux grands mouvements du Fils éternel de Dieu : l’abaissement de l’Incarnation, quand il a pris chair ; et l’abaissement de la croix, quand il a donné sa vie pour nous.
Le premier abaissement - Dieu parmi nous - vient mettre en valeur la vérité de nos cœurs. La lumière vient dans le monde et nous voyons clair sur ce que nous sommes. Ce premier abaissement est suivi dans l’évangile d’aujourd’hui d’une parole du Christ : « celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ».
Le deuxième abaissement - Dieu qui se donne sur la croix - vient mettre en valeur la miséricorde divine : Dieu nous relève sans cesse pour une vie nouvelle, avec ce grand appel à la femme adultère : « va, et désormais ne pèche plus ».
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À quelques jours de l’entrée dans la Semaine Sainte, ce double abaissement du Christ n’est pas seulement à contempler, il est à accompagner, à vivre nous-même dans le Christ : abaissement qui fait la lumière et abaissement qui relève.
L’abaissement qui fait la lumière appelle à la vérité sur ce que nous sommes ; et puisque vous serez dans l’impossibilité de vous confesser pour Pâques, je vous encourage à bien vous préparer avant le rite pénitentiel quand vous participez à la messe. Ainsi, ce moment pénitentiel pourra vraiment porter la réalité d’une mise en lumière de vos péchés.
L’abaissement qui relève appelle quant à lui à se laisser remettre debout par le Seigneur, sans cesse. Surtout si vous n’avez pas trop le moral, ou si vous avez un regard négatif sur vous-même.
L’abaissement qui relève appelle aussi à être pour les autres des Christs qui relèvent. On peut tous trouver des occasions, ces jours-ci, pour relever les autres. Et si vous n’en voyez pas, demandez à l’Esprit Saint de vous éclairer pour en trouver. Je trouve magnifiques toutes les initiatives qui jaillissent dans le monde pour manifester la solidarité, la reconnaissance et la communion. Nous, chrétiens, nous devons être particulièrement inventifs, originaux, positifs, consolateurs dans cette situation particulière qui est la nôtre.
Que cette Eucharistie nous fasse vivre encore et ensemble ce double abaissement qui fait la lumière et qui relève. Allons-y, abaissons-nous dans l’offrande qui nous tient debout ! Amen.
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