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A toi la gloire !
Alors qu’on cherchait à déstabiliser Benoîte sur ses prétentions à bénéficier d’apparitions mariales, la bergère répondit avec sa simplicité ordinaire : « Je sais bien qu’elle ne descend pas pour moi, qui suis une grande pécheresse, mais qu’elle descend pour glorifier son Fils et convertir les pécheurs par des grâces particulières". » Glorifier son Fils : c’est la raison première des apparitions de la Vierge Marie en ce lieu. La conversion des pécheurs vise d’ailleurs aussi cette glorification, car la Gloire du Christ c’est de nous voir unis à Lui, dans l’Esprit Saint, pour faire la volonté du Père.
Glorifier le Seigneur : c’est aussi pour cela que nous sommes venus à la messe ce dimanche. Si ce M fut pas notre motivation première, ça doit certainement le devenir : nous ne sommes pas d’abord ici pour recevoir des forces ou des consolations, mais pour glorifier Dieu parce qu’il est Dieu ! Soyons-en convaincus : plus l’être humain glorifie son Seigneur, plus il est à sa juste place de créature, et plus sa vie prend du sens, et plus il peut se laisser rejoindre, toucher, consoler par son Dieu.
Les paraboles du royaume, dont deux nous sont offertes dans l’évangile d’aujourd’hui, sont alors nécessairement des paraboles de la glorification du Seigneur. D’ailleurs, la liturgie a voulu nous préparer à les entendre ainsi, par une première lecture du livre d’Ezéchiel où Dieu plante Lui-même une tige et la rend féconde, avant de révéler : « Tous les arbres des champs sauront que je suis le Seigneur ! » Ainsi, ce que l’arbre sait en donnant des feuilles et des fruits, l’homme le célèbre par sa libre et consciente glorification du Seigneur !
Glorifier notre Dieu en reconnaissant qu’il est le Tout-puissant, c’est aussi nous garder de nous auto-glorifier. La première parabole nous offre d’ailleurs de quoi renoncer résolument à toute forme d’orgueil sur ce que nous faisons, sur ce que nous avons et sur ce que nous sommes. « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Qui pourrait dire que la croissance lui revient ? Qui oserait se pavaner de la bonne germination de la semence ? Tout vient de Dieu, tout est pour Dieu ! Le reste n’est que vanité dirait l’ecclésiaste, le reste n’est que du vent, de la poudre aux yeux. Tout vient de Dieu et tout Lui revient ; c’est ce que nous sommes venus célébrer dans cette Eucharistie.
Au cours de cette messe, nous allons d’ailleurs exceptionnellement vivre l’onction des malades pour les personnes qui s’y sont bien préparées. Un sacrement qui rejoint une faiblesse, qui embrasse une vulnérabilité, pour tous nous convaincre que la force ne vient pas de nous – jamais ! - mais qu’elle est à Dieu seul. Nous, nous avons juste à présenter au Seigneur la petite graine de moutarde de notre disponibilité intérieure ; la petite graine de moutarde du renoncement à nous-mêmes ici et maintenant, pour qu’il puisse la déployer en manifestation de son règne, de sa puissance, de sa gloire !
Chers frères et sœurs qui avez demandé à recevoir le sacrement des malades, c’est bien ce mystère qui va rejoindre et transfigurer aujourd’hui vos corps douloureux, vos cellules cancéreuses ou vos esprits fatigués. La puissance du Seigneur qui agit dans votre faiblesse ! Faiblesse que vous êtes appelés à offrir en vous unissant à la passion du Christ pour que sa puissance de vie se manifeste non seulement en vous, mais aussi à travers vous dans tout le corps de l’Église.
Ainsi, le Seigneur est vraiment glorifié, son nom est magnifié, sa résurrection est manifestée jusque dans nos corps ! L’acte de foi que saint Paul osait dans la 2e lecture devient alors notre cri de gloire : « Nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur tant que nous demeurons dans ce corps ». Loin, mais nous approchant toujours de Lui, chaque seconde étant l’occasion d’un pas supplémentaire pour nous unir au Christ en glorifiant le Père !
Oui, il est grand, notre Seigneur, magnifique est sa puissance ! Qu’elle se déploie aujourd’hui dans la faiblesse de nos frères et sœurs malades et qu’elle transfigure aussi toutes nos vulnérabilités. C’est ce que nous Te demandons, à Toi, Seigneur, dont la gloire et la puissance sont pour les siècles des siècles ! Amen.