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5ème semaine du Temps Pascal
Lundi 11 mai 2020 - 5e Semaine du Temps Pascal
Frères et sœurs, pèlerins du Laus à travers les ondes, bienvenue en notre sanctuaire marial ! Aujourd’hui, en France, c’est le 1er jour du déconfinement. Pas encore déconfinement dans d’autres pays francophones où vivent certains parmi nous. Et pas de déconfinement des messes, donc nous continuons à les vivre ainsi avec vous.
Mais ce 1er jour de déconfinement en France est l’occasion pour nous tous de porter dans la prière cette nouvelle étape que nous vivons ensemble. En offrant particulièrement cette Eucharistie pour ceux qu’une maladie, un handicap ou une avancée en âge confinent de toute façon chez eux. Une pensée aussi pour ceux qui ont peur du déconfinement : peur d’être contaminé, ou peur du changement de vie après 2 mois où des habitudes ont été prises. Allez-avançons courageusement ! Le Seigneur nous accompagne, le Seigneur est là pour guider chacun de nos pas. Et les guider d’abord vers la miséricorde du Père.
HOMELIE
Vous connaissez, bien sûr, l’expression : « Quand on aime, on ne compte pas ». Elle n’est pas biblique, je n’ai d’ailleurs pas trouvé son origine… avis à ceux qui pourraient me renseigner ! Mais l’expression est connue, elle est belle, elle rejoint nos grands élans d’amour : « quand on aime, on ne compte pas ! » C’est sans doute bien un critère de la vérité de l’amour : s’il est calculateur, ce n’est pas de l’amour.
Alors, « quand on aime, on ne compte pas », mais j’ai quand même compté : dans cet évangile, le verbe « aimer » revient à 7 reprises. 7, le chiffre parfait. Et toujours dans la bouche de Jésus, pas dans celle de l’apôtre qui l’interroge.
Quand le Christ nous parle, c’est pour conjuguer le verbe aimer à tous les temps, dans toutes les circonstances. L’apôtre Jude veut comprendre ce que Jésus va faire – je vous rappelle qu’on est au soir du Jeudi Saint dans ce 14e chapitre de saint Jean. Les disciples veulent comprendre ; Jésus leur répond par le verbe « aimé », décliné à tous les modes.
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Car nous sommes tous faits pour aimer et pour être aimés, parce que nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu qui aime ! Jésus ne cesse de nous le dire. Il doit répéter ce verbe « aimer » encore et encore, sans doute pour nous convaincre enfin que tout est là, que tout est donné, que tout est sauvé quand on se laisse aimer par Dieu qui n’attend que cela.
Alors, au début de cette semaine, puis-je me permettre de vous exhorter à vous laisser aimer par Dieu ? Bien sûr que tous, nous n’aspirons qu’à cela. Mais que de résistance, que de réticences, que de « oui, mais » !… avec ce que je connais de moi-même, avec mon passé, avec mes péchés, avec tout ce que je sais être si peu à la hauteur de l’Évangile… le Seigneur peut-t-il vraiment m’aimer ?
La réponse de Jésus est claire. Ne pas l’entendre, c’est passer complètement à côté de la révélation entière, pour entretenir l’idée non-chrétienne d’un Dieu qui fait payer, d’un Dieu qui domine par la force… alors qu’il n’est Souverain de tout ce qui existe que par l’amour gratuit ! L’amour gratuit !
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Jésus nous révèle donc aussi un Dieu qui supplie notre réponse. Car l’amour, pour qu’il soit un amour vivant, a besoin de réciprocité. Ne pas répondre à l’amour de Dieu, c’est bloquer son élan. Alors, Jésus nous dit bien aujourd’hui : « celui qui m’aime sera aimé de mon Père ». Ça ne signifie pas que l’amour du Père pour nous serait conditionnel : notre amour serait premier, et en retour le Père consentirait à nous aimer … ce serait encore là un amour à acheter par notre propre capacité d’aimer.
Non, Jésus nous révèle la logique inverse : Dieu n’est qu’amour, il ne peut que nous aimer ! Mais il ne peut pas nous forcer à l’aimer, sinon ce n’est plus de l’amour. Alors, c’est une proposition qui nous est faite, une déclaration d’amour laissée à notre liberté : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. ». Aimer quelqu’un sans jamais l’écouter, on ne peut plus appeler cela de l’amour !
L’amour de Dieu pour nous n’est donc pas conditionnel ; mais pour qu’il soit vivant en nous, il est conditionné par notre réponse concrète qu’est la mise en œuvre des commandements.
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Mais là encore, des « oui, mais » peuvent refaire surface : je n’y arrive pas, c’est hors de mes forces… Réponse de Jésus : « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui vous enseignera tout. » Bien sûr qu’aimer parfaitement, c’est hors de nos forces. Mais par la grâce de Dieu, par l’offrande du Christ en sa Passion, la force ne vient plus de nous ; un « professeur d’amour de Dieu » nous est donné, un professeur qui a la particularité de d’infuser en nous ce qu’il en enseigne. L’amour ne vient alors pas de nos sentiments changeants, il vient de l’Esprit Saint qui envahit nos coeurs.
Alors, aujourd’hui, puisque nous sommes à 20 jours de la Pentecôte, écoutons plus attentivement ce sublime enseignant qu’est l’Esprit Saint. Il vient nous rejoindre au plus intime, pour que nous nous laissions aimer, et que jaillisse de nos cœurs ce formidable élan d’amour qu’il est en personne. L’Esprit Saint veut aimer en nous, laissons-le donc vivre !
Allez ! Quand on aime, on ne compte pas ; mais on peut compter sur l’Esprit Saint pour aimer en nous ! Alleluia !
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