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4ème semaine du Temps Pascal
Samedi 9 mai 2020 - 4e Semaine du Temps Pascal
Avez-vous bien entendu cette promesse grandiose ? « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, puisque je pars vers le Père ». Nous pouvons faire les mêmes œuvres que le Christ et de plus grandes encore !… Le Christ qui a relevé Lazare de la mort, multiplié les pains, apaisé la tempête, expulsé les démons…Quand Jésus est interrogé par les disciples de Jean-Baptiste, il leur dit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » (Luc 7,22). Et presqu’à la fin de son évangile, saint Jean va même jusqu’à reconnaître : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre » (Jn 20,30).
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Tout cela pour dire que le Christ a vraiment accompli un nombre considérable de grandes œuvres ! Par conséquent, la promesse qu’il nous fait aujourd’hui donne le tournis : accomplir les mêmes œuvres que Lui et même « de plus grandes » ! C’est magnifique… mais cette promesse peut nous déstabiliser plus que nous réjouir.
Concrètement, est-ce que nous accomplissons de plus grandes œuvres que Jésus ?... ça rejoint peut-être difficilement notre expérience de vie chrétienne. Objectivement, il n’y a sans doute pas beaucoup de « grandiose » dans notre vie de foi : relever les morts ou guérir les malades, ce n’est pas souvent ce que nous parvenons à faire ! En tous cas, moi, ça n’est pas mon quotidien… Le confinement nous place d’ailleurs peut-être plus que jamais devant cette réalité que notre quotidien est bien ordinaire. Même comme chrétiens, nous vivons un quotidien très ordinaire.
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Mais alors, qu’est-ce que Jésus nous promet, qu’est-ce qu’il veut nous faire comprendre ? En fait, le Seigneur ne parle pas de « grandiose » mais de « grand »… peut-être l’occasion pour nous de revoir ce que nous appelons, dans notre vie, « être grand ». Rappelez-vous : les disciples se sont querellés pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand, et Jésus a placé un enfant au milieu d’eux, pour qu’ils le voient comme le modèle de la grandeur : la petitesse de l’enfance !
Avec le Christ, ce qui est « grand », c’est la petitesse. Par exemple, la petitesse de notre prière qui, par son humilité, porte une puissance d’intercession qui nous dépasse, et qui peut conduire à des guérisons ou à des réconciliations. À Notre-Dame du Laus, nous sommes des témoins permanents de cette puissance-là. C’est aussi la petitesse de l’humilité qui seule peut chasser l’esprit démoniaque. C’est l’humilité de la foi qui ouvre les yeux sur le « grand » que Dieu réalise ! C’est le désir de servir dans les petites choses, qui permet à Dieu d’agir avec grandeur.
Ainsi, je le confesse comme prêtre, sans en tirer quelque gloriole personnelle, en tous cas je l’espère : Dieu fait du « grand » par mes mains, puisque je peux faire venir Jésus sur l’Autel et donner la bénédiction du Dieu Trois fois Saint. Dieu fait du grand par ma voix, puisqu’il peut pardonner les péchés et consoler des affligés. Dieu fait du grand par mes gestes, puisqu’il peut faire naître à la vie divine par le baptême …. Aucune de ces grandes œuvres ne vient de moi, de mes forces, de mes compétences.
Alors, ça vient de quoi ? Jésus le dit bien : « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, puisque je pars vers le Père ». La montée du Christ vers le Père et l’envoi du Saint Esprit donnent aux disciples une force extraordinaire. C’est la force de la grâce, c’est la force de la charité. C’est la puissance de Dieu à l’œuvre dans nos faiblesses.
Pas seulement pour les prêtres : en tout baptisé, la puissance du Ressuscité donne de faire de grandes choses : à chacun d’entre nous de le découvrir dans sa vie personnelle. À chacun d’entre nous d’y croire vraiment. Et si nous y croyons, l’Esprit du Ressuscité peut vraiment faire des merveilles. Rappelez-vous ces paroles de Jésus : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous pourriez déplacer des montagnes » !
Alors, ayons la foi, frères et sœurs ! Une foi qui ne peut s’accueillir que dans la petitesse. C’est pourquoi la Vierge Marie fait de nous de vrais disciples de son Fils : elle nous apprend la petitesse, elle, la petite jeune femme de Nazareth devenue la Reine des anges et des saints ! Alors cherchons à être des petits, aimons la petitesse, choisissons-là dès qu’elle se présente à nous comme une alternative au « grandiose » qui n’est jamais que du vent.
Être petits, humblement, dans les mains du Père ; c’est ce que je vous propose de tous décider vraiment aujourd’hui, sous le regard de Marie. Être petits pour être vraiment grands. Alléluia !
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