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3ème semaine du Temps Pascal, mémoire de St Athanase, évêque et docteur de l'Eglise
Samedi 2 mai 2020 - 3e Semaine du Temps Pascal
Mémoire de S. Athanase, évêque et docteur de l’Église
Homélie du père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire
Voulez-vous partir, vous aussi ?
Monition
Au lendemain de la fête de Notre-Dame du Laus, et pour le 1er samedi du mois de Marie, je vous aurais volontiers proposé de célébrer une messe en l’honneur de la Vierge. Mais la Providence nous offre aujourd’hui un autre moyen pour accueillir la présence de Marie, puisque nous fêtons un docteur de l’Église, sainte Athanase. Docteur de l’Église, ça veut dire que son enseignement porte une richesse toute particulière, que nous sommes invités à accueillir. Or, il se trouve que saint Athanase, fervent défenseur de la divinité du Christ, a aussi médité sur la figure de Marie. On lui doit notamment cette prière, qui date de l’an 350 environ.
Ô Très sainte Vierge, répands sur nous les dons de tes richesses,
de cette abondance de grâces dont tu es toute remplie.
L’Archange te salue et t’appelle « pleine de grâces ».
Toutes les nations te proclament « bienheureuse ».
Toutes les hiérarchies célestes te bénissent,
et nous qui sommes sur Terre, nous te disons aussi :
« Salut, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.
Prie pour nous, ô Mère de Dieu, notre Dame et notre Reine. »
Frères et sœurs, par l’intercession de la Vierge Marie et l’éclairage de saint Athanase, je vous invite à confier au Seigneur tout ce qui vous préoccupe aujourd’hui : déposons tout aux pieds de Marie, et ouvrons-nous davantage encore, par son aide, à la miséricorde divine.
Petit rappel de ces derniers jours bien festifs : mercredi, nous avons fêté sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l’Europe ; Jeudi, nous avons célébré au sanctuaire la fête anticipée de saint Joseph travailleur ; et hier la solennité de Notre-Dame du Laus. Nous avons donc interrompu pendant trois jours notre méditation du chapitre 6 de saint Jean… Moi qui vous annonçais, en début de semaine, une lecture suivie de ce chapitre sur le pain de vie, je me suis bien trompé, pardonnez-moi, j’avais oublié ces 3 fêtes consécutives avec leurs lectures propres. Mais aujourd’hui, nous retrouvons les paroles du Christ sur le pain de vie. Et, il faut bien le dire, par rapport à mardi, les choses se sont franchement compliquées.
Rappelez-vous : jusqu’alors, Jésus avait dit qu’il était le pain venu du Ciel. C’était acceptable par tous, car on pouvait comprendre : Jésus paraît bon comme du bon pain et ses paroles sont vraiment nourrissantes. En se présentant comme une nourriture, on pouvait penser qu’il employait un langage symbolique.
Alors, pour lever toute ambiguïté sur cette sens de sa révélation, le Christ a ensuite des mots très clairs. Nous ne les avons pas entendus dans la liturgie, et nous nous retrouvons maintenant au verset 60, qui présente les conséquences de ses paroles déroutantes. Il est donc utile pour nous de revenir un peu en arrière pour savoir ce que Jésus a pu dire de si déroutant.
Je vous cite quelques-unes de ses paroles : Au verset 51, Jésus dit : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Au verset 54 : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Au verset 55 : « ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. »
* * *
On comprend pourquoi l’évangile d’aujourd’hui commence par cette remarque : « Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : ‘Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ?’ » : ça fait directement écho à ce que Jésus vient de dire : le don de son corps pour la vie du monde, l’appel à manger sa chair et à boire son sang, et la révélation que c’est « la » vraie nourriture et « la » vraie boisson.
Avec tout cela, ça vous étonne que ceux qui ont suivi Jésus jusque-là soient déstabilisés ? Ils doivent se dire : « N’est-il est devenu fou ? Il veut vraiment que nous mangions sa chair et que nous buvions son sang ? Qu’est-ce que Jésus nous demande-là ? » Notez alors la remarque de saint Jean : « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. »
« Voulez-vous partir, vous aussi ? » C’est sur la révélation de sa présence eucharistique que se joue pour beaucoup la décision de suivre Jésus ou de partir ailleurs. Encore aujourd’hui, l’accueil du mystère eucharistique est clivant. L’existence d’un Dieu créateur, il y a encore pas mal de monde qui en émette l’hypothèse. Mais croire qu’à la messe, on mange réellement le corps de Jésus et on boit vraiment son sang… c’est bien plus difficile ! …peut-être avez-vous parfois du mal à confesser cette Présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie.
* * *
Mais l’évangile d’aujourd’hui ne s’achève pas sur cette difficulté. Jésus dit d’abord que ses paroles sont « esprit et vie ». Elle ne sont pas une démonstration qu’il s’agirait d’intégrer dans nos intelligences, mais une ouverture de l’esprit et un don de vie !
Le mystère de l’Eucharistie ne peut s’accueillir qu’ainsi. Non pas en cherchant à comprendre comment du pain peut devenir réellement le corps du Christ, et du vin devenir son sang ; ça n’est pas stupide, inintelligible, mais ça dépasse toute autre expérience des réalités terrestres.
Alors, soit on trouve ça trop inconcevable pour pouvoir y adhérer, soit on se laisse saisir par l’Esprit, à la manière de Simon-Pierre, qui ne dit pas : « c’est bon, j’ai tout compris donc j’y adhère ». Non, il dit à Jésus : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
* * *
Frères et sœurs, cette parole, je vous invite à l’accueillir, pour vous personnellement comme dans les situations où vous êtes appelés à témoigner de votre foi. Ce n’est pas la démonstration qui fait la foi, c’est la foi qui ouvre à la vérité : « tu as les paroles de la vie éternelle ». Saint Augustin disait qu’il ne s’agit pas seulement de comprendre pour croire, mais de croire pour comprendre.
Oui, plus nous disons : « je crois » aux paroles de Jésus, plus nous entrons dans son lumineux mystère, et plus il nous apparaît évident et sublime. Ainsi du mystère de l’Eucharistie : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ! »
Alors oui, vraiment : heureux les invités au repas du Seigneur !
Alléluia !
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