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2ème semaine du Temps Pascal
Mardi 21 avril 2020 - 2e Semaine du Temps Pascal
Homélie du père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire
Par En-Haut
Je vous en parlais hier : nous passons 4 jours avec Nicodème. En ce 2e jour, nous voyons ce chercheur s’interroger, comme souvent nous pouvons nous interroger dans la foi.
D’ailleurs, la foi n’est pas un catalogue de réponses à toutes les questions de la vie ; elle est une manière d’orienter les questions. Elle est une lumière sur ces questions pour les ouvrir par En-Haut. C’est justement ce que Nicodème est appelé à redécouvrir, et nous avec lui : ouvrir tous nos questionnements par En-Haut. C’est la démarche fondamentale de la foi.
Remarquez d’ailleurs que Jésus s’étonne devant Nicodème : « Tu es un maître qui enseigne en Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? » (Jn 3,10). Jésus semble se demander comment un maître spirituel peut oublier qu’à la base de toute spiritualité, il y a nécessairement cet appel à ouvrir les questionnements par En-Haut !
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Toute la première partie de l’évangile de saint Jean invite ainsi à chercher nos racines dans le Ciel. On voit Jésus non pas nier les réalités terrestres, mais les ramener à leur source divine et les ouvrir à un déploiement éternel. Pensez à Jean chapitre 2 : le vin nouveau de Cana ; à Jean chapitre 4 : l’eau vive pour la Samaritaine ; à Jean chapitre 6 : le pain venu du Ciel. Et aujourd’hui, Jean chapitre 3 : la nouvelle naissance.
A chaque fois, le Seigneur Jésus ne nie pas les réalités humaines (nous avons besoin d’eau pour vivre, de pain pour notre subsistance, de vin pour nous réjouir). Mais toutes ces réalités doivent être « branchées sur Dieu », connectées à leur source et à leur déploiement éternel : nous avons soif, mais pas seulement de boisson. Nous avons faim, mais pas seulement de pain. Nous voulons nous réjouir, mais pas seulement de vin.
Le Seigneur nous appelle alors à connecter tous nos besoins à leur source originelle et à leur déploiement éternel.
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D’ailleurs, vous qui avez besoin, pendant ce confinement, de vous connecter à internet pour pouvoir participer à la messe, vous avez là une belle image de ce que doit être toute notre vie : sans être connecté à la Source qu’est le Seigneur, on ne peut recevoir ce qui nourrit vraiment.
Non pas pour négliger nos besoins d’eau, de pain et de vin. Mais pour ouvrir ces besoins à quelque chose de plus comblant que nos seules attentes terrestres.
Je vous invite alors aujourd’hui à prendre le temps de vous demander : de quoi est-ce que j’ai vraiment besoin dans ma vie ? Ce temps de confinement met peut-être au jour des besoins qu’on n’identifiait plus beaucoup : besoin de prendre l’air ou de retrouver des proches, par exemple. Et toujours, les besoins essentiels de nourriture ou de repos ; besoins d’être rassurés ou consolés, besoin d’être aimés et d’aimer…
De quoi avez-vous vraiment besoin aujourd’hui ? Après avoir identifié ces besoins, présentez-les au Christ Ressuscité. Non pas tant pour qu’il les entende, car Jésus l’avait révélé : Mt 6,8 : « Votre Père céleste sais ce dont vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez ».
Nous présentons nos besoins au Seigneur non pas pour qu’il en prenne connaissance, mais pour qu’il les ouvre à leur déploiement éternel, qui s’opère dans notre vie présente.
Alors oui, pour vivre ce mystère, Nicodème comme chacun d’entre nous, doit entendre ce grand appel du Seigneur : « Il vous faut naître d’en haut » Alléluia !
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